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L'Étoile de Mer - la revue des Amis de Robert Desnos
Après avoir publié un bulletin ronéoté, le Bonjour de Robert Desnos, l'association publie chaque année depuis 1996 un cahier Robert Desnos, L'Étoile de Mer, dirigé par Thomas Simonnet.
Ces cahiers, offerts et destinés aux membres de l'association, peuvent également être commandés au siège au prix de 10
euros le numéro. Attention, certains numéros sont épuisés.
Pour plus d'information, consultez cette page.

Présence de Robert Desnos dans les œuvres contemporaines 

Sur les traces d'Henry Rödel, résistant et poète

Christine Schmelk, éditions Le Publieur.

 

Ce jeune résistant a, au cours de sa captivité entre avril 1944 et avril 1945, noué une amitié profonde avec Robert Desnos.

 

Ensemble, Henry Rödel et Robert Desnos ont affronté l'horreur des camps de Compiègne à Flöha, aux côté de leurs compagnons d'infortune du groupe des Résistants Tatoués du 27 avril 1944.

 

Entre ces deux amis, de personnalités très différentes, est née une connivence intellectuelle, (particulièrement autour de la poésie), qui les a liés jusqu'aux derniers instants de leur vie puisque la mort les a séparés à un mois d'intervalle. 

La Résistance et ses poètes / Première et deuxième partie

Editions Seghers

Sous le titre La Résistance et ses poètes, en 2 tomes, aux éditions Seghers, vient d’être republié le livre publié en 1974 par Pierre Seghers en un seul volume. S’adressant « aux jeunes gens » de l’époque, l’auteur affirme : « Ce livre n’est pas un livre d’historien, mais un témoignage vivant, le ‘romancero’ des temps les plus sombres où vous pouvez être à nouveau jetés. Écoutez-voir, et souvenez-vous ». Pierre Seghers s’investit personnellement avec passion dans cette dramatique aventure des années 1940-1945, qu’il sait rendre collective en s’attachant aux destins individuels. C’est ce qui rend ce livre émouvant de nos jours encore. Cette incitation à lutter contre l’oubli concorde avec tel poème de Robert Desnos dans Contrée :

« J’ai vécu dans ces temps et depuis mille années

Je suis mort. Je vivais non déchu mais traqué. /…/

J’ai vécu dans ces temps et pourtant j’étais libre. /…/

Vous qui vivez qu’avez-vous fait de ces fortunes ? »

 

Entre réédition et réimpression, le volume La Résistance et ses poètes (France 1940-1945) est devenu plus maniable et précisément balisé en 2 tomes (Première partie/Récit, Deuxième partie/Anthologie). Avec, en inédit, une éclairante préface par Pascal Ory. Des approximations peuvent subsister dans le corps du récit (les éditeurs le reconnaissent d’ailleurs). C’est le cas pour certaines affirmations concernant Desnos dans les pages 410-415 du récit. Mais ce qui l’emporte assurément dans la lecture de ces pages, c’est le sentiment qu’elles dégagent d’une démarche clairement assumée pour ne rien lâcher de ses convictions. Belle incitation pour aujourd’hui, à laquelle on ne peut que se rallier.

Marie-Claire Dumas

Lise Deharme, cygne noir

Nicolas Perge, ed. JCLattès, 2023

 

Nicolas Perge est réalisateur, producteur et auteur.

Illustration de couverture : photo de Man Ray

Ce livre est de grand intérêt. Et je l’ai lu avec passion, sans quelques questions sur ses choix narratifs.

Comme « desnosseuse » patentée j’y ai cherché les traces de Robert et je les ai trouvées (par ex, p.21,124,126,135,139,141,144,150,170,174,181,183,186,191-193). Dans ces dernières pages, c’est « sur le tarmac du Bourget » que la scène est prise, Lise et Youki attendant ensemble les cendres du poète –  occasion de rappeler quelques souvenirs du temps de la résistance et de faire un bref rappel de quelques œuvres de Desnos – dont celles pour les enfants de Lise et Paul Deharme.

 

En un volume relativement court, Nicolas Perge, qui a réuni une précieuse documentation (tant privée que générale), propose une biographie de Lise Deharme, qui arrache de l’oubli cette personnalité qui fut perçue comme muse d’André Breton et d’autres surréalistes, à travers leurs écrits, avant d’être reconnue dans son rôle de mécène et d’animatrice de salons mondains et littéraires fort prisés de ce milieu. Elle apparaît pourtant dès 1922 comme écrivaine mais ce sont d’abord sa beauté, son insolence et son élégance dans sa manière de régenter  ce milieu littéraire où elle se plaît à jeter le trouble, qui se révèlent. Ses aventures conjugales, sa liberté érotique et sexuelle la détournent d’une réelle attention à l’égard de ses deux enfants, Hyacinthe et Tristan, qui lui en garderont rancune. Est-ce d’avoir été mal aimée dans un milieu aisé dans sa prime jeunesse, qui expliquerait cette froideur maternelle ? Nicolas Perge le laisse entendre. Quoi qu’il en soit, après avoir touché à tous les possibles qui s’offraient à elle, c’est sans doute en Paul Deharme que Lise a gardé ses attaches profondes. Quant à ses enfants ils ne surmontent  pas leur haine accumulée au cours des ans et laissent pour finir Lise esseulée dans la pauvreté comme dans ses derniers moments.

Cette haine court à travers tout le récit de Nicolas Perge, malgré son parti de garder un regard distant vis-à-vis des faits. Le fractionnement des épisodes évoqués de la vie de Lise se répartit en cinq actes comme dans la tragédie classique. Mais ce cadre traditionnel fait aussi valoir l’arbitraire de ce fractionnement. Certes, au bout du compte/conte Lise apparaît comme une victime tragique du destin. Fallait-il un récit si brisé en éclat pour le faire savoir ?

                                   

Marie-Claire Dumas, Association Les Amis de Robert Desnos

Dans bien longtemps tu m'as aimé

Yann Verdo, Editions du Rocher

Ce « roman » est consacré de façon élégante et juste au destin de Robert Desnos, poète et résistant. Cette histoire d’un temps passé est saisie à partir de la rencontre amoureuse de l’auteur avec une jeune femme qui se déroule et s’achève maintenant, scellée au départ par la lecture de Corps et biens.

En un sens, il s’agit d’un hommage ardent de Yann Verdo à Desnos, dans la grande lignée des  tombeaux littéraires.

Il s’agit aussi de la découverte par les amants, lors de leurs pérégrinations à la poursuite du poète, du tombeau de la « Famille L Desnos » au cimetière Montparnasse. Tombeau sur lequel ils peuvent unir leurs mains. Mais que vient faire là, en ex-voto étrangement narquois, cette bouée de sauvetage ?

Cette question court furtivement tout au long du roman, jusqu’à trouver in fine sa réponse.

Dans un poème de Desnos « Les grands jours du poète » qui s’achève par la formule « on ne sait jamais » – laissant entendre que dans la vie comme en amour, la bouée n’assure aucune garantie de durée ! Humour noir sans doute et aussi liberté acquise par la reconnaissance du réel.

En excursus : Cette bouée, apparemment incongrue sur ce tombeau dérisoire, témoigne du souvenir que certains gardent de Robert Desnos (une photo de Valéry Hugotte, datée de 2018, figure sur internet, remplaçant des décorations antérieures). Vue en détail, cette bouée est accompagnée de diverses références à l’œuvre de Desnos… L’étoile de mer en particulier. L’oubli ne l’a pas emporté.

La meilleure preuve en est donnée aujourd’hui par le roman de Yann Verdo. C’est à un grand plaisir de découverte ou de retrouvailles avec Robert Desnos qu’il nous convie.

Merci de tout cœur.

 

Marie-Claire Dumas

Pour l’association des Amis de Robert Desnos

Barroco Bordello

Thierry Clermont, Editions du Seuil

 

Parti sur les traces de Robert Desnos et de son séjour à Cuba en 1928, le narrateur arpente les rues de La Havane, découvre les nombreuses églises et les bars, flâne sur le Malecón pour y capter le « réel merveilleux » auquel il finira par succomber. Au fil de ses séjours, il croise des personnages hauts en couleur, dont un ancien guérillero, des musiciens, des anonymes extravagants rêvant de départs, une riche New-Yorkaise qui attend la chute du castrisme, une mystérieuse infirmière, un prêtre de la santería... Des souvenirs remontent : une amante ensorceleuse, un chauffeur de taxi fanfaron, des poètes et des cinéastes, ainsi que des figures illustres — Sartre et Beauvoir enflammés par la révolution, Alejo Carpentier, Lezama Lima, le boxeur Kid Chocolate, Paul Morand, le coureur automobile Fangio (kidnappé par les barbudos), Hemingway, Allen Ginsberg, García Lorca et quelques invités surprises, tels que le jeune Leonard Cohen ou encore Anaïs Nin.

Après les cendres

Benoît Damon, Édit Éditions Héros-Limite, 2021

 

Dans le bref récit autobiographique que Benoît Damon consacre à revisiter ses souvenirs d’enfance, Robert Desnos fait une entrée surprenante – dès le deuxième chapitre.

Cela commence par une « trouvaille » du narrateur qui se promène dans les Grands Bois et ramasse un « détritus », « une baudruche tombée du ciel » – qui porte, attaché à une ficelle, « un morceau de bristol » sur lequel figure un poème de Robert Desnos Le Léopard, avec un dessin enfantin.

Par quel hasard objectif cet étrange déchet a-t-il échoué dans cette forêt, que hantent le renard et le chevreuil ? Une vraie rencontre surréaliste comme Desnos les aimait ? Une explication vient ensuite : ce ballon-poème, nous dit-on, s’est envolé d’une école de Vaulx-en-Velin, à l’occasion du Printemps des poètes. En rêveur inspiré, l’auteur imagine les péripéties du voyage aérien accompli par l’objet trouvé pour conclure : « Ainsi, après avoir été écrit à l’intention des enfants, qui eux-mêmes l’auront recopié pour l’adresser à l’Inconnu, Le Léopard est parvenu à bon port. » En somme Benoît Damon se désigne comme le bon destinataire du poème, étant lui-même sur les traces de sa propre enfance. Le poète des Chantefables revient une dernière fois dans le récit par le biais d’une notice biographique précisément documentée, ainsi introduite : « Années quarante : Robert Desnos rejoint la Résistance ».

 

Suit une énumération de faits avérés, parmi lesquels les circonstances de sa mort à Terezin, le rapatriement de ses cendres de Prague à Paris par avion, la célébration de la messe des morts à Saint-Germain-des-Prés, pour finir par le dépôt de l’urne dans le caveau de famille au cimetière Montparnasse. Les rêveries précédentes ont désormais fait place au constat des faits. Quel rôle attribuer à ces trois apparitions de Desnos dans le récit de Benoît Damon ? Sans doute celui d’un hommage au poète, entre humour et souci de vérité.

 

On peut s’étonner de l’absence du « dernier poème » dans sa notice biographique. Ce texte n’est qu’à demi l’œuvre de Desnos, puisqu’il est issu d’un poème « J’ai tant rêvé de toi », qu’il avait dédié en 1926 « À la mystérieuse », et qui s’est transformé en 1945, suite aux aléas de diverses traductions, en « J’ai rêvé tellement fort de toi ». Censé avoir été écrit au camp de déportation, le « dernier poème » est alors devenu la voix de tous les déportés. Ce mythe qui prit force de réalité historique aurait-il trouvé ainsi ses bons destinataires ? À cette question implicite Benoît Damon répond de façon indirecte, par le truchement du ballon-poème, qui, porté par le caprice des vents finit par atteindre sa juste cible, c’est-à-dire l’auteur lui-même.

 

Dans les deux cas, le poème est reçu par un destinataire imprévu que les circonstances ont suscité. À cette différence près que le Léopard vole du groupe des enfants vers le narrateur solitaire, tandis que le dernier poème est investi par la voix collective qui s’en empare. Ainsi, s’il est absent des références biographiques, le mythe du dernier s’est-il insinué de façon imaginaire et ludique dans la trame du récit.

 

Par ailleurs, qu’apportent au projet autobiographique de Benoît Damon les pages consacrées à Desnos ? Peut-être, sous l’apparence d’une digression occasionnelle, préfigurent-elles le mouvement par lequel le narrateur, d’abord subjugué par ses souvenirs d’enfance, finit par y retrouver la présence de son père, effacée de sa mémoire « après les cendres ». « Dans le meilleur des cas, une vie à sa fin est une vie anéantie par sa propre loi, qui est naturellement la mort ». Cette sentence, qui s’inscrit dans la notice biographique consacrée à Desnos, semble valoir pleinement pour le destin du père retrouvé dans sa singularité. Vaut-elle de la même manière pour Desnos, que l’imaginaire collectif arrache, après les cendres, à son destin propre pour en faire une figure de légende ?

Dans Après les cendres Benoît Damon multiplie à plaisir les jeux de similitude et de différence entre ses divers récits. Un libre échange s’établit entre fable et réalité, entre oubli et mémoire. C’est ainsi que l’on rencontre Robert Desnos sur les chemins retors et poétiques de l’auteur. On ne saurait que s’en réjouir.

 

Marie-Claire Dumas Association des Amis de Robert Desnos

Ombre parmi les ombres

Ysabelle Lacamp, éditions Bruno Doucey, 2018

 

Mai 45, libération du camp de Terezin. Un air de jazz siffloté par un petit tchèque aux oreilles en choux-fleurs bouleverse l’un des rescapés des camps qui vient d’échouer ici, au terme d’une longue marche de la mort. L’enfant s’appelle Leo Radek. Il est le dernier enfant survivant de Terezin, antichambre de la mort pour des milliers de juifs, où les nazis parquèrent des artistes pour servir de vitrine en une sordide mascarade. Lui aussi est bouleversé par la rencontre qu’il vient de faire : cet homme décharné, fiévreux, au regard bienveillant et si transparent, parle ce français qu’il aime, et c’est un poète. Il s’appelle Robert Desnos. Comme un grand frère protecteur, le poète qui se meurt, trouve encore une fois les mots. Une rencontre inoubliable où la poésie triomphe sur la barbarie, et où l’humour est plus fort que la mort.

Le monde en soi

Jean Barral, éditions Tarabuste, 2018

Dans ces deux tomes où Jean Barral évoque son parcours de cinéaste et de poète, il revient de façon détaillée sur la réalisation de La belle saison est proche en 1959, film consacré à Robert Desnos. On peut se reporter à L’Etoile de mer, n°7, Desnos et Barral, autour du film La belle saison est proche, et voir le film dans Robert Desnos, Inédits, DVD de la collection Phares, Sevendoc.

Légende d'un Dormeur éveillé

Gaëlle Nohant, Editions Héloïse d'Ormesson, (2017).
Prix des libraires 2018

 

Le mot de Jacques Fraenkel:

 

Depuis que, très jeune, Gaëlle Nohant a découvert Robert Desnos, non seulement elle ne l’a pas quitté mais elle a vécu une véritable  histoire d’amour avec lui. En écrivant son roman elle a voulu partager cette passion avec le plus grand nombre et en dire les raisons. C’est pourquoi, en nous racontant les quinze dernières années de la vie de Desnos, elle a refusé d’écrire une biographie et tenu à nous le montrer bien vivant, dans ses nombreuses activités professionnelles, dans son travail d’auteur, dans ses heurs et malheurs d’amant. A la réalité historique, car elle s’est beaucoup documentée, a beaucoup lu, rencontré de nombreuses personnalités, elle a ajouté le charme et la liberté de la fiction. Aussi imaginative que scrupuleuse elle nous promène avec Robert  sur les routes qu’il a fréquentées, nous fait coudoyer ses amis, partager les mystères  de son  écriture et de ses amours. Gaëlle Nohant  nous fait  rencontrer Youki et nous la montre telle qu’elle fut, personnage complexe pleine de passion, parfois au pluriel, mais finalement une grande amoureuse sincère de Robert.

 

C’est par sa voix que Gaëlle Nohant a tenu à nous raconter les derniers mois de la vie de Robert. 

Gaëlle Nohant pour elle un véritable style, autant romanesque que poétique, un enthousiasme etune tendresse qui ne mnqueront pas de faire aimer le véritable Desnos et à le lire et relire, donc un ouvrage précieux pour le retrouver ou le découvrir.

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Etc.,

Bernard Chambaz, Flammarion, 2016
(chapitre "Vous avez le bonjour de Robert Desnos", p.133-179)

Etc. est le premier livre de poèmes que Bernard Chambaz a voulu construire après l'achèvement d'Eté en 2010. Il réunit cinq séquences autonomes mais qui se font écho et déclinent leurs variations, dans la lumière mélancolique d'un seul et même automne. Qu'il s'agisse de la méditation lexicale qui ouvre le ban, sur cet etcetera dans lequel l'auteur perçoit la lente dissolution de son été ; de la mort de Verlaine traversée par celle de Mathieu Bénézet, l'ami disparu ; d'un retour aux sources américaines ; d'un éloge de Robert Desnos ; ou d'un nouveau tombeau aux sonnets déconstruits, ironiquement intitulé «Du Bellay Du Balai» - le livre déroule ses strophes scandées avec une liberté et un sentiment d'inquiétude surmontée qui donnent à ces poèmes leur tonalité particulière. Ce qui n'empêche pas, bien au contraire, cette danse de l'intellect parmi les mots chère à Pound, dont Bernard Chambaz semble dans ce livre avoir retrouvé le secret.

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J'ai vécu en ces temps, Olivier Todd, Grasset, 2011

 

Decembre 1943... Dans le Rouen-Paris qui le mène vers sa nouvelle affectation, le capitaine Rainer Wunder, 28 ans, officier de liaison de l'Armée de terre auprès de la Luftwaffe, après deux ans sur le front russe et une blessure, rencontre Hanna Ollenstein, 32 ans, Allemande, juive, communiste et résistante, qui prétend être Alsacienne et "sonde" les militaires Allemands dans les trains et les cafés.
Cette histoire d'amour — cinq jours et six nuits d'un bonheur absolu pour Rainer — s'inscrit dans l'Histoire. Olivier Todd, narrateur de ce roman, mêle à cette fiction ses souvenirs d'occupation, des lettres et des journaux intimes. Il a également traqué des témoins et lui, qui avait alors une quinzaine d'années, raconte le lycée, ses premières amours, sa mère communiste, tout cela entremêlé d'autres souvenirs et enquêtes menés après la guerre.
Dans l'étrange atmosphère de ce Paris occupé, trahisons, arrestations et dangers de mort constants donnent à la narration une intensité particulière. A côté des personnages fictifs, on croise Picasso, Sartre, Florence Gould, Robert Desnos...

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Robert Desnos: le roman d'une vie

Dominique Desanti, Mercure de France, 1999

À vingt ans, Robert Desnos rejoint le groupe surréaliste encore nommé Dada, fondé par André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault, Paul Éluard, Tristan Tzara ainsi que Benjamin Péret, René Crevel et tous les autres. Rebelles aux massacres de la Grande Guerre, les dadaïstes veulent la révolution des moeurs et de toutes les expressions de l'art, de l'écriture, de la sensibilité. Robert Desnos devient le centre et le médium de leur descente aux abysses du langage et participe aux "Grands Sommeils". Hypnose vraie ou délires simulés ? "Qu'importe, dira Desnos. Ce que nous avons vécu seul compte, et les traces qui en demeurent. "Adorateur des rythmes et des voix, Robert Desnos s'éprend d'amour inassouvi pour Yvonne George, l'"Étoile", tragédienne de la chanson qui mourra en 1930. En 1928, il rencontre le second visage de son unique amour : Youki Foujita, la "Sirène". Passion tumultueuse qui durera jusqu'à la mort de Robert dans un camp nazi en 1945."Ce coeur qui haïssait la guerre" était un fou de liberté qui a mené dans le Paris de l'Occupation une double vie de poète résistant et de journaliste exposé à la censure hitlérienne.À la façon des pianistes virtuoses, Dominique Desanti joue la partition ou les variations sur Robert Desnos, mêle l'oeuvre à la vie, leurs rencontres, les confidences du poète aux témoignages des amis qui lui ont survécu.

Ouvrages critiques

Dix cahiers surréalistes de 1924 / Domaine Jean Michel Place

Parmi ces dix cahiers surréalistes de 1924 figure le fac-similé d’un cahier Desnos avec en couverture une image intitulée « Sur la Volga – femmes tchérémisses battant le blé près de leur hutte ». Il comporte 24 pages avec des poèmes inédits dont des sonnets « L’Iliade », « Silence o nuit… » ainsi qu’un collage.

Nadja, un itinéraire surréaliste / Gallimard

Ce catalogue pour l’exposition qui vient de s’ouvrir à Rouen est consacré à Nadja et son histoire. Sous le titre de « Déambulations » sont réunis un ensemble de documents largement illustrés dont « Sommeils » (p. 121-127) sur Desnos commenté par Christophe Langlois.

 

 

L'étoile de mer, poème de Robert Desnos tel que l'a vu Man Ray, de Carole Aurouet, Editions Gremese, 2018

Desnos et le cinéma, Carole Aurouet, Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, coll. Le cinéma des poètes, 2016

Les Dessins hypnotiques de Robert Desnos, Édition établie et présentée par Carole Aurouet, Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, collection Dessins d’Écrivain, 2015, 80 p.

Le Cinéma des poètes. De la critique au ciné-texte (Apollinaire, Albert-Birot, Artaud, Desnos, Péret), Carole Aurouet. Le Bord de l'eau, collection Ciné-Politique, 2014, 299 p.

Robert Desnos, biographie, Anne Egger, éditions Fayard, 2007

Robert Desnos, le poète libre, Collectif, sous la direction de Marie-Claire Dumas; éditions Indigo/Université de Picardie Jules Verne, 2007

Catalogue du Musée du Montparnasse : Desnos, Foujita et Youki, éditions Des Cendres, 2004

Destination Auschwitz avec Robert Desnos, témoignage, André Bessière; éditions L'Harmattan, 2003

Robert Desnos ou l'exploration des limites, Marie-Claire Dumas, éditions Klincksieck, 1980
L'évolution poétique de Robert Desnos, Rosa Buchole, Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 1956
 
Robert Desnos, par Pierre Berger. Collection Poètes d'aujourd'hui, éditions Seghers, 1946 - réédité en 1960 et 1970
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